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J’ai peur de n’être plus rien sans mon ego

  • 26 avr.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 mai

Partage du 16 avril 2025 pour le groupe de pratique  



Cette question revient de temps en temps, ou du moins cette affirmation : Qu'est-ce que je serais sans mon égo ? J'ai peur de cette disparition. 


C'est complètement légitime. Pourquoi ? Parce que c'est toute la structure de l'humain, l'ego, donc c'est normal que l'humain ait peur de cette disparition. C'est sain, même, puisque c'est ce qui fait qu'on reste cohérents et ça se voit quand on a affaire à des pathologies lourdes, on sent bien qu'il y a une espèce d'effacement de la cohérence. Je ne rentre pas dans le détail de ce sujet, mais c'est pour revenir à cette notion de peur qui est complètement légitime et à aucun moment, il est question de se débarrasser de l'ego. On est bien d'accord là-dessus.


Maintenant, il y a une grande différence entre un égo sain, c'est-à-dire un égo qui va se mettre au service de l'Être, et un égo qui va faire exactement le contraire, c'est-à-dire qui va être au service de ses propres choix, de ses propres souhaits, de ses propres exigences, de ses propres attentes. 


Quelle est la nuance ? La nuance, c'est qu'il n'y a pas de cœur dedans. 


La volonté, elle est ce qu'on appelle électrique dans le jargon énergétique, c'est-à-dire qu'elle est située dans la tête, pour faire simple. On a une idée, on veut aller au bout. Et dans ce cas, on est limité à une sphère c'est vraiment dénué de sentiments, c'est dénuée de cœur. 


On le sent quand on s'emporte, par exemple, dans une colère avec quelqu'un, très vite, ça monte à la tête et on peut devenir très exigeant et très dur, très violent dans le verbe, mais aussi dans l'énergie qu'on transmet à l'autre ou qu'on essaie d'imposer à l'autre. Et ça, c'est des égos qui sont dysfonctionnels.


On dit un égo sain ou un égo qui n'est pas sain. Au milieu de ça, il y a l'ego dysfonctionnel, c'est-à-dire qu'il n'a pas conscience de la répercussion que va avoir son attitude, de façon collective ou de façon individuelle d'ailleurs. Mais aussi, il passe à côté de l'information spirituelle par nature la plus élevée et celle à laquelle il aspire, malgré tout, dans son illusion et dans son ignorance, c'est-à-dire l'information du cœur. 


C’est la grande différence entre un égo sain et un égo dysfonctionnel, on va dire, c'est que l'égo sain, il est posé sur le cœur, sa volonté est rangée dans le cœur. 

Ce qu'il veut, c'est son bien et le bien de tous et tout va être réfléchi et posé à partir de là. 

Au début, c'est réfléchi ce n'est pas naturel ça demande un effort, en fait, Il y a une volonté à développer. 

Cette volonté de cœur, elle est chez certains très développée, puis chez d'autres, elle ne l'est pas du tout. Parfois, les cœurs sont secs, sont arides. C'est-à-dire qu'il y a peu d'énergie, peu de lumière qui circule dedans. Et tout l'art de la démarche spirituelle et du chemin, c'est de nous aider à assouplir ce cœur et à le nourrir, à l'alimenter, à le faire exister.


Donc, on le nourrit de façon très simple, juste en étant conscient que c'est une vibration qui est là, qui est douce et qui nourrit le corps en premier lieu, puisque c'est nous qui allons être les premiers bénéficiaires de la démarche du cœur ouvert et pas du tout l'autre. 


Quand on parle d'un cœur ouvert vis-à-vis de l'autre, dans la religion, on a beaucoup fait ça, d'exprimer le fait qu'on faisait passer l'autre avant soi. C'est le meilleur moyen de fabriquer un égo dysfonctionnel, parce que du coup, on est dans une illusion totale. C'est un peu comme si on imaginait qu'on se rapproche de son cœur, on le ressent et on a la capacité de s'en couper pour faire bénéficier à l'autre de ce ressenti. C'est d'une absurdité, c'est grotesque, c'est impossible physiquement parlant. Il suffit d'un peu de bon sens pour s'en rendre compte. 


Donc, on peut avoir une démarche intellectuelle qui soit une démarche humaniste, c'est-à-dire qu'on va faire passer l'autre avant soi dans la démarche mais il ne s'agit aucunement, dans ces cas-là, d'une progression consciente. En fait, c'est éducatif ou c'est lié à la morale, ou c'est lié à une volonté claire dans l'ego, dans l'Être aussi, d'agir de cette façon-là. Je ne dis pas que ce n'est pas possible. Je dis juste que ce n'est pas du tout comme ça que fonctionne un égo sain. 


Un égo sain, va être équilibré dans le sens où il est conscient qu'il est porteur de cette possibilité d'aimer et il a la capacité de l'utiliser pour lui d'abord, pour sa propre croissance, et puis ensuite de la mettre au service. Et là, c'est un domaine plus vaste. 


J'espère que ça vous remet un petit peu l'équilibre dans cette notion d'acceptation que cet égo est là et qu'il y a tout le boulot à faire, pour le rendre sain. Il faut le rendre fonctionnel, il faut le rendre utilisable par l'Être, par l'amour, par le divin vous appelez ça comme vous voulez, mais c'est tout le challenge. 

Et à aucun moment, on peut prendre la démarche de peur comme quelque chose de définitif, c'est quelque chose qu'il faut faire évoluer. En fait, cette peur, elle est légitime au début, au tout début, mais elle demande à participer pleinement à la croissance. Il va falloir montrer qu'on a pas à cultiver à long terme cette peur d'aimer, cette peur de ressentir de l'amour plus justement.

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